Mon Histoire
Dans notre famille, nous aimons nous transmettre une histoire qui représente le début de notre renaissance. À nous et aussi à une partie des Lycans. Si vous avez suivis un minimum l'histoire de votre monde, vous devez donc savoir qu'une partie de ma race était sous les ordres des Vampires... Des esclaves à dire vrai. Seulement que diriez-vous de connaître un peu plus cette histoire ? Ce qui va suivre est mon héritage en quelque sorte.
« Tout commença, il y a plus de 300 ans maintenant. Les lycans étaient traités pire que des chiens par ses satanés vampires. Ils se servaient de nous comme des outils pour leur dessein, nous étions que des esclaves sans droit, ni rien. À dire vrai, nous étions plus résistant que leur repas ordinaire qu'étaient les humains, ce qui n'avait en aucun cas changé leur habitude alimentaire. Bien sûr, tous les lycans n’avaient pas baissé les pattes, il en restait un qui n'avait pas perdu une seule once d'espoir. Chaque jour ne passait sans qu'il ne cherche un moyen de libérer la race avec laquelle il partageait tout. Le même sang, le même destin, les mêmes envies ou encore les mêmes sens, tout cela il ne pouvait l'abandonner au profit de ces satanés vampires. Ces buveurs de sang ne faisaient que se délecter de cette situation, pour eux la victoire était déjà assurée et ce n'était pas totalement faux, malgré la colère en chacun d'eux, aucun lycans n'avaient la force de se relever.
Tout se déroula une semaine avant la pleine lune, Luçianne était en train de forger un plan dans son coin, seul quelques rares lycans suivaient de près ses agissements. De le voir se lancer vers une issue favorable pour toute une race entière, ils trouvèrent cela fort louable. Cela eut pour effet de raviver une flamme oubliée depuis longtemps, celle de l'envie, celle de la liberté. Bien sûr, tout le monde le sait qu'une simple étincelle peut allumer le plus grand des brasiers. Ce qui fut le cas avec le plan de Luçianne. Il était simple, une rébellion comme il se doit, un seul soulèvement, une seule famille. Notre chef avait ainsi tout planifié, l'heure de l'attaque était prévue à la prochaine pleine lune. Un astre qui nous a toujours guidé et qui sait être là dans les pires moments et Luçianne l'avait ressenti. C'était cette lune et non une autre, bien sûr le message devait passer à tous les lycans sans que les vampires ne soupçonnent quoique ce soit.
La semaine fut rude, mais elle en valait la chandelle. Les lycans n'attendaient plus qu'une chose : la tombée de la nuit et le lever de la lune. Les sens s'éveillaient de plus en plus, l'impatience ne cessait de croître. Rien ne pouvait arrêter leur future attaque. Les vampires commencèrent à sentir que quelque chose n'allait pas, mais cela était trop tard pour pouvoir contrer ce moment. Le dernier rayon de soleil éclaira alors de sa faible lumière le début de cette bataille. Les lycans surent être victorieux de ce début de rébellions, mais cela va s'en dire qu'il s'agissait que de la première étape. Luçianne et ses plus proches alliés avaient déjà revêtit leur forme de loup. Ils n'hésitaient pas à se délecter de leur proie en les déchiquetant. Malheureusement, leur heure de gloire ne dura que peu. Certains lycans n'avaient pas la force nécessaire pour tenir longtemps, des années d'esclavagiste avaient toujours de lourde conséquence sur le physique et sur le moral. Luçianne ne mit pas longtemps à réagir, il ordonna au reste de sa meute à l'aide de grognement de se replier vers les forêts alentours.
Les chasseurs devenus les chassés, les Vampires n'étaient jamais très loin et Luçianne pris les arrières du groupe pour pouvoir les protéger du péril de sa vie. Lui vivant aucun Lycans ne retournera sous le joug de ses satanés suceurs de sang. Nos rangs étaient diminués de moitié et notre chef se demandait de plus en plus s'il avait fait les bons choix. Ils arrivaient à gagner un peu de distance ce qui était plutôt une bonne chose pour la situation actuelle. Les bois qu'ils traversaient n'étaient pas assez épais pour pouvoir tenter quelque chose. Ils continuèrent leur chemin pour déboucher dans une grande plaine. Maintenant à découvert, ils n'avaient plus la possibilité de se cacher, de plus la verdure s'étendait sur des lieux. La meute s'arrêta un instant, juste suffisamment pour que la lune puisse éclairer à travers un nuage une direction que Luçianne choisit de prendre. Il prit alors la tête du groupe et se fit comprendre de tous les lycans grâce à quelques grognements.
La traversée dura plusieurs dizaines de minutes, ils pouvaient entendre les cris de leur poursuivant. Ils devaient être à quelques centaines de mètres, voir un kilomètre ou deux. Seulement quelque chose d'autre attira l'attention de notre chef, une odeur. Elle était familière, une simple odeur qui en disait long, il s'agissait de celle d'autre lycans, ils n'étaient plus près loin. Luçianne se mit à hurler à la lune en guise d'appel de détresse, il espérait par dessus tout que cela allait suffire. Une forêt s'offrait alors devant la meute, elle ne perdit pas un instant pour y entrer. Elle suivait les traces de leur chef sans rien dire, car les lycans avaient tous compris l'appel de Luçianne et étaient prêt pour se lancer à l'assaut des vampires encore une fois.
Les nuages qui obscurcissaient le ciel, se dissipaient, laissant à la lune tout le plaisir d'illuminer la forêt. Les arbres semblaient rayonner d'une lumière argentée et la rosée ressemblait à de l'argent liquide. Plus loin sous le couvert des arbres, deux trois flammes virevoltaient de gauche à droite pendant l'espace de quelques instants, puis elles disparurent. Luçianne avait compris qu'il s'agissait d'un signe de la part de la meute qu'il avait senti. Ils commencèrent à réduire leur allure et pendant le trajet, notre chef reprit sa forme humaine pour avoir plus de faciliter à communiquer, même si les lycans se comprenaient facilement avec le langage corporel. Un homme de grande taille se trouvait alors devant lui, il devait avoir la cinquantaine et avait l'air en bonne forme, ce qui n'était pas forcément le cas de Luçianne. Le chef de la deuxième meute compris qu'il n'était pas trop l'heure de parler et fit bref.
-J'ai entendu votre appel et j'ai aussi compris votre détresse. Je voudrais juste savoir une chose mon frère. Quel est l'ennemi qui a osé vous faire subir un tel sort ?
-Les Vampires, s'exprima Luçianne.
Il ne fallait pas plus de mot, d’un signe de la main les alliés qu’ils venaient de trouver, se dirigèrent vers la forêt pour prendre le groupe de vampires à revers. Luçianne comprit qu’aucun n’en ressortirait vivant. Lorsqu’ils arrivèrent à l’entrée du campement, ils se rendirent compte de leur erreur. La première offensive fut lancée par le groupe qui avait fait le tour pour les prendre en tenaille, suivit de près par notre groupe qui n’avait toujours pas dit leur dernier mot. Le combat ne fut que bref et les pertes furent très minime comparé à la bataille au château. Lorsque le dernier vampire rendit l’âme, une vague de cri de joie emplit alors le campement. Luçianne ne pouvait pas s’empêcher de sourire à la nouvelle vie qui les attendait, à leur vie. Il regardait la lune et murmurra à son attention un « merci ». Le chef de l’autre meute s’approchait de lui pour parler, maintenant que le temps ne pressait plus.
-Hé bien mon frère, que vous est-il donc arrivé pour être dans cet état ? Demanda l'homme âgé.
-Tellement de chose … Cela fait maintenant des lustres, je n'ose même plus les compter, que nous sommes sous les ordres de ses satanés Vampires. Depuis la mort de Wolfgang, nous avons perdu notre liberté.
-Je vois... Puis-je savoir le nom du chef de cette rébellion ?
-Luçianne et le votre ?
-Peu importe le miens, le votre sera plus facilement retenu pour avoir sauvé une communauté de Lycan. - Il se retourna vers la foule joyeuse puis s'éclaircit la voix. - Mes amis, faites une place dans votre mémoire pour un nouveau nom. Ne l'oubliez jamais, il a eu l'audace et le courage de se rebeller contre ses ennemis ! Il a par ainsi dire sauvé sa famille. Acclamez comme il se doit Luçianne !
Depuis ce moment précis, toutes les histoires de Lycans racontaient les exploits de ce chef, mais sans pour autant rentrer dans les détails. Je ne veux en aucun mon fils que tu oublies d'où te vient ton nom et je veux que tu gardes en tête qu'il faut se méfier des vampires Tues-les, tortures-les je ne veux pas connaître les détails, mais fait-leur bien comprendre que les Silverclaws seront pour eux la pire menace s'ils osent faire quelque chose à l'encontre des Lycans.»
Une histoire qui manque de détail à mon goût, malheureusement je fais avec ce que l'on m'a dit. J'aurais aimé tant être à leur côté pour me délecter de cette bataille. Vous êtes toujours bien installé ? Tant mieux parce que mes histoires ne font que commencer et j'ai encore deux-trois anecdotes à vous conter.
Ma mère avait attendu mes seize ans pour me délasser. J’avais du partir en loup solitaire et ainsi me débrouiller sans aide, par mes propres moyens. Je pense que c’était une habitude chez les lycans. Je me retrouvais donc dans la nature avec comme principal objectif que de dompter mon loup. Une meilleure coexistence était nécessaire pour éviter de trop se cacher, peu de personne aime se savoir à côté d’un lycan. Il était vrai que j’avais éprouvé pas mal de tristesse et de solitude, mais cela ne m’a rendu que plus fort. J’avais été bien entraîné durant mon enfance pour la chasse et la survie, donc ce ne fut pas difficile de me familiariser à cette nouvelle vie. Je ne restais pas forcément tout le temps en pleine forêt, j’allais de temps à autre en ville. Certes nous sommes des loups, mais nous sommes des humains avant tout et nous nous devons de jouer une sorte de double vie.
Pendant cinq années je me suis mis à chasser pour me nourrir et j’ai commencé à traquer de nouvelle proie, les vampires. Ma réputation se faisait petit à petit, ‘celui qui ne traquait que les vampires’. Souvent on me demandait si je leur avouais une haine sans précédent, hors ce n’était point le cas. D’ailleurs c’était durant ces cinq années que j’avais fait la rencontre d’un bon ami, du nom de Light. Si je me souviens bien, je l’ai rencontré la première fois, car il m’avait demandé de l’aide. Sur le moment je ne fus pas vraiment intéressé, mais cet homme aux cheveux blond me supplia de mettre fin à ses souffrances. Sur le moment, j’étais étonné d’une telle demande, mais avant que j’eu le temps de lui demander quoique ce soit pour avoir des précisions, il me les donna de lui-même. Un vampire n’arrêterait pas de tourner autour de chez lui, le menaçant de prendre sa vie s’il ne lui trouvait pas une source de nourriture descente. Je ne pus dire non, cependant il insista pour m’aider dans ma quête. Je n’avais pas l’habitude de travailler ainsi, mais je ne lui refusais pas ce privilège.
Cette traque nous avait beaucoup appris l’un sur l’autre, sauf le fait que j’étais Lycan. Je ne préférais pas le dire, nous nous connaissions à peine. Il avait été impressionné par le déroulement de la chasse et je le l’avais été, car c’était lui qui avait donné le coup de grâce sur ce vampire. Ça n’avait pas été très joli à voir d’ailleurs, d’après ce qu’il avait évoqué durant le trajet, ses parents s’étaient fait tuer par lui, mais il préférait dire que c’était une nuisance. Quelques mois plus tard, nous nous étions installé dans une cabane en bois au cœur de la forêt, cela ne pouvait être que bénéfique pour moi et pour lui. Light voulait que je lui apprenne les joies de la traque, enfin de la chasse. Par contre seulement pour des animaux, je ne lui apprendrais rien pour courir après les vampires. De toute façon il n’avait pas le flair requis pour cela. Malheureusement, tout n’allait pas aussi bien. Je suis sûr que tout le monde se persuade encore que les Lycans ne tombent pas malade. Je le nie, seulement la poussée de fièvre est très importante et nous ne pouvons plus rien contrôler, y compris la transformation. D’habitude j’étais seul dans ces moments-là… j’étais seul …
Je me souviendrais toujours de cette nuit de pleine lune, comme si la fièvre n’était pas assez importante. J’avais dit à Light de partir en ville au moins pour la soirée, car j’irais mieux le lendemain. Seulement il ne voulait pas me laisser seul dans cet état et ses yeux verts étaient déterminés. Je soupirais dans ma couche, dégoulinant de sueur. La suite de cette histoire je ne m’en souviens plus, Light me l’a alors raconté. J’avais eu plusieurs spasmes et à chacun d’eux, mon ami m’avait épongé le visage avec un torchon humide. Il n’osait pas mettre la main sur mon front, car j’étais bouillant. Ce qui était tout à fait normal pour nous autre Lycans. Sauf que je n’avais vraiment pas prévu de me transformer … Light recula d’effroi en voyons mes traits changer, il comprit assez vite ce que j’étais. Ses jambes lui disaient de fuir mais sa conscience ne voulait pas m’abandonner à ce sort. Il s’était persuadé qu’il pouvait faire quelque chose pour m’aider. La seule chose dont je me souvenais, était la peur qui provenait de Light. C’était une réaction totalement normale, qui n’aurait pas peur de ça. La transformation continua à son rythme, d’après ce qu’il m’avait décrit, elle avait pris plus de temps que la normal. Je devais me battre inconsciemment contre mon loup. Des grognements se firent entendre sur la fin de ma transformation, Light fit deux-trois pas en arrière par précaution. Je me demande encore pourquoi il ne s’était pas enfui … La bête se redressa sur ses pattes et fixa de ses yeux miel le jeune garçon tremblant.
L'animal gronda un bref instant en direction de Light avant de lui sauter dessus, dans un réflexe surhumain il esquiva la bête. Seulement mon loup avait son idée en tête et ce n'était pas une petite proie comme celle-ci qui allait lui échapper. Dès que ses pattes se posèrent sur le sol, il virevolta pour sauter une nouvelle fois sur lui. La chute fut assez douloureuse pour le jeune garçon, le dos eut un choc suivit d'un léger craquement. Sa colonne avait la plus grande victime à cet instant, il retint une grimace de douleur. Il ouvrit doucement les yeux en se mordant le coin de la lèvre inférieur droit. Il n'osait plus faire de geste, de toute façon le douleur lui empêcher de le faire. La bête croisa enfin le regard vert du jeune garçon qui commença à prendre peur. Ses battements de cœur s'accélérèrent et firent sourire le loup. Il ne voulait que cela, ressentir la peur de sa proie. Light sentit quelque chose au niveau de son bras droit, quelque chose qu'il pouvait attraper. Il reconnut l'objet, il s'agissait de mon carquois. Ce dernier était en cuir avec un fond en métal pour éviter qu'il soit transpercé par les pointes de mes flèches. Il choisit de s'en saisir le plus doucement possible, sans éveillé les soupçons de l'animal. Ce qui n'était pas chose facile étant donné l'ouïe développée qu'il possédait. Leur regard se croisait toujours et le loup commençait à perdre patience, il voulait qu'il se soumette bien gentiment. Il commença alors à montrer les crocs en retroussant les babines. Le jeune garçon profita de ce moment pour frapper la bête à la tête avec la partie métallique du carquois. Il espérait asséner le coup assez fort pour l'assommer au moins pendant quelque temps. Le regard du loup se détourna de Light pendant quelques secondes tout au plus. Cela ne lui avait rien fait, la peur avait paralysé un peu plus le jeune homme. Un grognement retentit et sans crier gare l'animal mordit sa proie au niveau de l'épaule gauche. Un cri de douleur parcourut la cabane en bois avant de s'évanouir.
J’ouvris mes yeux en les plissant, la douleur que mon crâne m’offrait, était assez violente. Je me frottais l’arrière du crâne comme si cela allait changer quelque chose. Cette nuit avait été assez mouvementée, je pus le remarquer en voyant Light allongé sur le sol et en sentant le sang dans ma bouche. C’était seulement en voyant l’état dans lequel se trouvait son épaule que j’en conclus que j’avais dû faire une belle bêtise… Je commençais déjà à m’en vouloir de ne rien lui avoir dit sur ma véritable apparence. Il fallait que je me rafraîchisse les idées et le grognement de mon ventre m’avait dit exactement comment j’allais passer le temps. Un peu de chasse allait me faire le plus grand bien et j’étais quasiment sûr que Light en serait aussi ravi que moi, à son réveil. Je pris mon temps pour me préparer entièrement, habits et armes compris. Je dus rassembler mes flèches qui s’étaient retrouvées disséminées dans toute la cabane. J’étais sûr que nous aurions une conversation concernant tout cela lorsqu’il sera réveillé, mais trêve de remue-méninge et place à la chasse.
Je n’avais pas fait attention à la luminosité ambiante et je m’étais très vite rendu compte qu’il ne me restait plus beaucoup de temps avant que le soleil ne se couche. Je n’avais pas eu le temps de chasser grand-chose, deux lapins seulement avaient osé pointer le bout de leur museau. J’abandonnais alors l’idée de poursuivre la chasse dans cette condition, la nuit n’était pas la meilleure alliée pour cette activité. Je me mis alors à courir tranquillement vers la cabane tout en enjambant les troncs au sol ou encore en slalomant entre les arbres. Je ne mis pas longtemps pour revenir à la maison, seulement quelque chose n’allait pas. J’avais souvenir d’avoir fermé la porte alors que celle-ci se trouvait ouverte à l’heure actuelle. Je me mis à marcher vers l’entrée de la cabane, je penchais la tête vers l’intérieur pour me rendre compte que Light n’était plus là et qu’en plus ses vêtements se trouvaient dans un sal état sur le sol. Je commençais à paniquer en me rendant compte de ce que j’avais fait. Comment avais-je pu faire ça ? Je jetais mon arc et mon carquois dans la maison et je suivis les traces de pas qui n’était pas les miennes. Plus ma course durait et plus les traces étaient de plus en plus rapprochées et de moins en moins humaines. Pourquoi j’avais fait subir cela à mon ami ? Je commençais à avoir peur de ce qui allait se trouver devant moi. Je me stoppais, perdu dans mes pensées, je n’avais pas vu qu’il était là. Un loup gris me fixait de ses yeux verts, je pouvais sentir sa colère monter en m’apercevant.
Light ne bougeait plus, il était sur ses gardes prêt à bondir sur moi. Je n’arrivais pas à savoir pourquoi mon loup avait fait ça … Pourquoi il l’avait transformé ? Un long grognement brisa petit à petit le silence et les babines du loup se retroussèrent pour dévoiler ses crocs bien pointus. J’étais tétanisé et il avait dû le sentir, car il ne se laissa pas prier pour m’attaquer d’un coup de patte sur mon flanc droit. Je me retrouvais alors projeté sur le côté, atterrissant lourdement sur le sol. Je posais une main sur ma blessure et je rampais grâce à l’autre bras vers un arbre pour m’asseoir à son pied. Ma respiration s’était accélérée et je remarquais que ma blessure n’avait toujours pas commencé à guérir. Light s’approchait de moi toujours crocs dehors, mais il ne semblait en aucun cas intéressé par moi. Avec ma main gauche je tâtais mes jambes jusqu’à tomber sur de la fourrure. Je compris alors qu’il en avait après les lapins que j’avais chassais. Je les décrochais avec difficulté de ma ceinture de cuir et je lui balançais à ses pattes. Je me sentais de plus en plus faible, ma vue se troublait, je transpirais à grosse goutte et ma blessure ne semblait pas se refermer. Je perdis connaissance au bout de deux, trois minutes.
Un grondement m’avait réveillé et la douleur au ventre m’avait maintenu éveillé. J’avais faim … Extrêmement faim. J’avais préféré garder le silence, Light était en train de penser mes blessures, en les bandant. Ce qui me parut bizarre, c’est qu’il n’avait pas pris la peine d’aller s’habiller le temps que je reprenne connaissance. Je détournais le regard, je n’allais pas rentrer dans son intimité. Je sentais que ma blessure se refermait petit à petit, ma capacité de guérison était revenue à la normale. Je ne comprenais pas ce qu’il s’était passé par rapport à ce problème. Un lapin se balança alors dans mon champ de vision, mon réflexe fut de l’attraper et de le dévorer aussi vite que je le pouvais sous forme humaine. Un rire m’arrêta en pleine action, Light était en train de sourire et de rire malgré la peur que je pouvais ressentir. J’avais envie de baisser les oreilles et je me mis à manger calmement le reste de mon repas. Cela ne fut pas facile de remonter la pente pour lui et comme pour moi.
Pendant l’équivalent d’une année, je m’étais donné corps et âme pour l’aider à maitriser son loup, ce qui n’était pas une chose aisée, car cela ne venait pas en cinq minutes. Le plus dur je crois qu’il s’agissait de faire entendre raison au loup et aussi à l’humain. La seule raison pour laquelle ils s’entendaient, était qu’ils ne m’avaient pas trop dans leur cœur. L’un m’en voulait de l’avoir transformé contre son gré, qui était aussi contre le miens d’ailleurs, et l’autre me voyait comme un rival et se sentait rabaissé vu que je l’aidais. Les journées ne furent pas de tout repos, mais cela prit fin au bout d’une année. Light voulait couper les ponts et se retrouver seul … Il avait besoin de s’éloigner de moi. Je ne pouvais pas aller à l’encontre de son choix, ce fut assez douloureux pour moi. Je n’avais pas le sentiment de mettre rattraper sur mes erreurs d’avant. C’était pourquoi j’avais augmenté le nombre de contrat que je faisais, je voulais, à tout prix, penser à autre chose.
La chasse aux vampires n’était pas une chose compliquée pour moi. La traque en revanche demandait un peu plus de persévérance, tout seulement du fait que ces satanés suceurs de sang n’arrêtaient pas de bouger ou encore certains essayaient de cacher leurs traces pour survivre. Malheureusement pour eux, dans les deux cas j’arrivais toujours à mes fins, c’est-à-dire à leur fin. J’avais aussi un petit coup de pouce venant d’un collègue, si je pouvais appeler ça ainsi, il s’agissait d’un scientifique assez fou et très ingénieux. C’était grâce à ma réputation qu’il avait fait appel à moi, il voulait tout simplement que je teste quelques babioles sur les vampires, étant donné que c’était ma spécialité. D’ailleurs une de ses inventions m’avait remplie de joie et je l’avais adoptée aussitôt.
Un orbe tout ce qu’il y avait de plus sphérique. Aux premiers abords, cela ressemblait tout simplement à toutes les sphères que l’on pouvait croiser ; sans aucun réel intérêt. Cependant pour activer son pouvoir cacher, il suffisait de dire une petite combinaison de mots. Pour être exact, il fallait dire « Soleil en pleine nuit ». En effet, cet orbe avait la particularité de reproduire à l’identique la luminosité du soleil, je vous avouerais que la première fois cela peut surprendre, mais on s’y faisait très vite. L’utilité d’une telle chose ? Affaiblir les vampires pour qu’ils soient plus vulnérable à mes dernières paroles, j’adorais faire cela pour en entendre certains me supplier de leur laisser la vie. Seulement, c’était avec la routine que j’avais acquis, que je fus battu à mon propre jeu… Je m’en souviendrais toujours comme si c’était hier.
En y repensant c’était tout à fait normal que ce contrat s’était mal passé, comme je le disais j’avais encore eu recourt à la même stratégie. Seulement ce vampire avait été plus intelligent que les autres. Je me souviendrais toujours de son nom, le seul qu’il m’ait donné ; Rek. Ma traque avait commencé comme les autres jusque là, le jeu de piste avait été mené plus rapidement ce qui m’avait surpris. En général, quand les vampires se rendaient compte qu’ils étaient poursuivis, ils avaient pour réaction soit de se cacher, soit d’effacer le maximum de traces, mais pas celui-ci. Cela m’avait un peu désolé, je trouvais que c’était la meilleure partie pourtant. Il était là, adossé à un arbre, comme s’il m’attendait. Je m’approchais de lui en m’amusant avec mon orbe, le lançant puis le rattrapant. Je levais alors la tête vers la lune lorsque je me tenais non loin de lui puis j’engageai la conversation.
-Belle lune, n’est-ce pas ?
La première phase après la traque était la sympathisassions. J’avais toujours pour idée de me « rapprocher » d’eux pour mieux les surprendre. Il se mit alors à rire puis me répondit.
-Elle l’est, seulement ne vous est-il jamais venu à l’idée qu’engager la conversation avec un inconnu pourrait vous attirer des ennuis ?
-Hum … J’ai bien peur de ne pas vous suivre, aurais-je dit quelque chose qu’il ne fallait pas ?
-Loin de là. Seulement si la lumière ne parvient pas, c’en est que plus dommage. Vous savez c’est un peu comme si on demandait au Soleil, en pleine nuit, de briller.
Horreur ! Le vampire avait déclenché mon orbe avec ses propos. L’orbe s’illumina et m’aveugla, à force de l’envoyer en l’air c’était ce qui devait m’arriver. La lumière m’arriva directement dans les yeux. Par réflexe, je protégeai ces derniers avec mes mains, même s’il était déjà trop tard. L’orbe tomba alors au sol sans pour autant se briser. Après quelques minutes, j’arrivais de nouveau à distinguer un minimum. Je remarquais qu’il n’était plus adossé à son arbre. Je commençais à le chercher lorsqu’il m’asséna un coup de pied dans le dos, ce qui eut pour effet de me faire voler un peu plus loin. Je me mis à quatre pattes, puis je secouais la tête.
-C’était un coup plutôt bas… dis-je doucement.
-Hum… Surement que je me suis mis à votre niveau, répondit-il. En tout cas, quelque chose me dit que l’on ne vous a jamais appris qu’une réputation fini toujours par vous tuer.
-Rek… n’est-ce pas ?
-Je vois au moins que les informations que j’ai laissé paraître sont correctes.
Je fis volteface le plus rapidement possible en me mettant debout, mais il avait encore disparut… Il était rapide. Le vampire me fit alors un croche-patte pour que je perde l’équilibre. Il enchaîna aussitôt sans que je puisse réagir, en poussant mon crâne vers le sol violemment. J’étais un peu sonné et mon corps ne réagissait plus du tout. La seule chose que je sentais, c’était le sang qui coulait de mon front pour tomber dans l’herbe. C’était à ce moment que je compris que je ne contrôlais rien de cette rencontre. J’étais devenu la proie au lieu du prédateur.
-Qui êtes-vous ? Demandais-je faiblement.
-C’est une surprise ! Vu que je suis généreux aujourd’hui, je vais vous faire un cadeau avant de partir.
Sans plus attendre il me saisit le bras droit qui se laissait faire et je sentis ses crocs me pénétrer la chair. Pourquoi avait-il fait cela ? Pour le plaisir ? Je ne savais pas exactement, dans l’instant qui suivit la morsure, je perdis connaissance. Je me serais paraît-il réveillé deux jours plus tard, des braves fermiers m’avaient trouvé et m’avaient soigné. Je les en remerciais encore aujourd’hui. Malheureusement, avec ce poison qui coulait très lentement dans mon bras, je ne savais pas pour combien de temps j’en avais. Cela eut aussi pour effet d’altérer ma capacité de récupération. Cette défaite n’avait en aucun cas changé ma vision des choses. Je faisais toujours des contrats qui concernaient les vampires, seulement maintenant je n’en faisais pas deux pareils à la suite. J’espérais qu’un indice me conduirait à Rek pour avoir une petite revanche …