Alésia
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 Nidalee, femme de l'Ombre

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AuteurMessage
Shanarya L'hyn
Lame assassine
Shanarya L'hyn


Vitesse de réponse : Lente actuellement
Age : 25 ans (apparent)
Race : Si'Lura
Expérience : 3

Le parchemin
Niveau: 0
Faction: Confrérie Algos
Rang: Chef de Guilde

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MessageSujet: Nidalee, femme de l'Ombre   Nidalee, femme de l'Ombre EmptyJeu 19 Sep 2013 - 17:30


₪ IDENTITY  : Shanarya L'hyn ₪



    Nom : L'hynPrénom : ShanaryaSurnom : NidaleeAge : C'est assez difficile à dire au vu de la particularité de sa race, elle a en tout cas passé environ 25 ans dans la forme humaine mais elle a plus d'une centaine d'années.Race : C'est une Si'Lura de pure souche.Sexe : FémininMétier : C'est une chasseuse de primes spécialisée dans l'assassinat,  elle possède aussi quelques notions de médecine ce qui plus tard pourra être un second métier, pour le moment elle est bénévole. Guilde : Elle est la fondatrice de la guilde Algos, qui signifie Douleur.Alignement : Chaotique BonReligion : Elle croit en deux êtres, le dieu Changeforme et le dieu du chaos et des enfers. Étrange religion que cette dernière mais c'est ce qu'elle estime résumer sa vie.Pouvoir(s) : Nidalee n'est pas une femme de magie, elle a simplement apprit à se fondre dans les ombres, plus grâce à un enseignement qu'avec des sorts. Il est possible qu'elle apprenne par la suite des sorts basiques et très éphémères afin de la masquer un peu plus mais jusqu'ici c'est uniquement grâce à ses capacités qu'elle est parvenue à devenir une chasseuse de prime redoutée.Phobie : Ce n'est pas parce qu'elle est un assassin qu'elle n'a peur de rien. La mort lui est familière mais elle a développé quelques phobies : une peur intense au feu, à plus grande échelle qu'un feu de bois cela peut la paralyser de peur; une peur de se retrouver dans un lieu clos; de subir une torture. Faiblesse: Comme tout un chacun elle n'est pas parfaite, le fait de ne pas avoir une force herculéenne ni de pouvoir manier la magie peut faire d'elle une proie, elle aussi. Jetez lui un sort, elle ne saura pas y résister, un combat de force sera également perdu d'avance pour elle si son adversaire est formé pour ça. C'est une femme de l'ombre, pas une guerrière de pure souche. Elle ne porte ni armure lourde, ni hache à deux mains. Elle sait se battre, être redoutable par sa vitesse et sa capacité à anticiper les mouvements mais n'est pas douée en rapport de force : regardez ses bras, elle est bien trop féminine pour s'être octroyée quelque muscle puissant.



₪  Physique ₪



La parfaite assassine. La première chose à savoir c'est l’attirail qu'elle a sur elle à tout instant. En effet, elle possède des armes de petites taille qu'elle cache un peu partout sur elle : accrochées à ses cheville et bien cachées dans ses bottes se trouve de multiples dagues, certaines enveloppées dans un tissu, autant pour éviter de se blesser que parce que certaines ont gardé quelques traces de poison. Parlons en du poison : Dans le sac qu'elle trimballe se trouve des potions, et oui certaines sont les fameux poisons traînant sur quelques unes de ses armes. Outre ses lames cachées il lui arrive parfois de se balader avec une fine rapière pendue à une ceinture,  c'est la seule épée qu'elle puisse manier tant celle-ci est légère. Mais ce qu'elle garde obligatoirement sur elle est une vielle lance dont elle prend le plus grand soin, souvenir d'une personne importante à ses yeux.

Mais voyons plus loin. Ce qui apparait clairement est la taille de la jeune femme : Grande et élancée, mesurant un mètre soixante-quinze pour un très juste soixante kilo toute habillée. Cependant sa tenue n'est pas souvent bien lourde. Nidalee ne se vêtit que par ses fourrures qu'elle confectionne elle-même. Ses bottes, montant presque à ses genoux; sa jupe aux largues pans de tissu tombant devant et derrière elle; son haut presque brassard, glissant à demi sur ses épaules. Le tout est en fourrure, souvent bien épaisse, bien qu'en saisons glaciales elle se couvre un peu plus chaudement. Le reste de sa peau n'est couverte que par d'étranges marques blanches faisant penser à ses longues griffures assez grossières. Outre sa fourrure la Si'Lura porte d'étranges bijoux faits de dents à la peinture blanche. Elle porte ainsi des boucles d'oreilles, un collier et même une drôle de ceinture, tous faits de dents. Cette femme semble très clairement afficher son appartenance à sa race ou à une envie de se démarquer des autres tout simplement. Le plus étrange est ce cristal vert en plein milieu de son front, comme tenu par une magie à sa peau.

Plus physiquement, Nidalee possède un visage relativement doux. Cela est probablement dû à son visage ovale aux pommettes peu prononcées, son petit nez droit, ses grands yeux de biche en amandes et ses lèvres pleines aux courbes légères. La peau hâlée de la jeune femme est naturelle bien que sa vie à la dure l'ai probablement teintée un peu plus. Sur un visage aux couleurs si chaleureuses il est impossible de ne pas s'attarder sur ses yeux d'un jaune étincelant, caractéristique des Si'Lura, cependant, héritage de sa mère, la couleur de ses yeux est capable de virer du rouge au vert, souvent à cause de son humeur, bien que l'on puisse mal interpréter la couleur d'un point de vu extérieur. Le rouge ne signifie pas forcément la colère, il est parfois signe de passion ou d'autre sentiment puissant. Le vert, lui, est plus aléatoire, ce peut être une joie, de la tristesse, un étonnement. En résumé, le regard de la belle pourra vous surprendre aisément si vous ne vous y attendez pas. Autre détail, la chevelure de Nidalee est sombre de nature et souvent attachée en une queue de cheval faisant tout de même tomber ses cheveux à mi-dos. Il arrive toutefois qu'elle les teigne en roux ou couleur neige. L'un par pure fantaisie, et l'autre plus par désir de camouflage lors des grandes périodes glacières, où les chutes de neiges sont très fréquentes.

De nature métamorphe, il serait compliquer de vous décrire chacune tant ses transformations possibles sont... quasi infinies, mais il se trouve que sa préférée est celle d'un fauve. Tigre, puma, lionne. Voilà ses préférences, dont elle varie le pelage suivant la saison. Il lui arrive même de garder certains attributs de sa force humaine telle que une fourrure tacheté de lignes blanches.
Spoiler:
Elle utilise également sa forme hybride, qu'elle affectionne tout particulièrement. Sous cette forme sa température est plus élevée, lui faisant porter des tissus plus fins. Sa peau est grisée, striée de marques noirs qui se mêlent à ses tâches blanches artificielles. Son corps possède une allure humaine, un peu plus haute que sa forme humaine, mais elle possède au bout de ses jambes des pattes griffues, ses mains restant humaines malgré des ongles plus pointus et poussant plus rapidement. Cette forme lui permet une rapidité légèrement plus grande mais surtout une discrétion sonore. (voir image à gauche)


₪  Mental ₪



Comme l'indique parfaitement son alignement, elle suit ce que lui dit sa conscience sans faire cas de ce que les autres pensent d'elle. Elle n'a que faire de l'avis d'autrui, de leurs lois, leurs préjugés, leurs idées toutes faites du bien ou du mal, ce qu'elle fait, elle le fait parce qu'elle le pense juste et honnête. Elle croit en la bonté et aux droits de chacun mais n'apprécie guère les lois ou les règles, pour elle, personne n'est bon ou mauvais, il n'y a que des personnes et les choix qu'ils font, les différences qui les rendent uniques et chaque métier a pour elle sa place en ce monde. C'est une femme libre, qui suit son intuition, ce qu'elle juge bon de faire sans se soucier des règles établies par les hommes. Les seules règles qu'elles suit sont ses propres règles, que chaque Algosien connait par cœur et si cela ne leur plait pas ils sont libres de rester les proies de la Nouvelle Aubes et des autorités. Nidalee est une femme également d'une grande patience, d'une ténacité féroce et un perfectionnisme presque affolant. Sa mémoire est aussi l'une de ses plus grande particularité : Elle n'oublie presque jamais rien, chaque détail étant incrusté dans sa mémoire, aussi solidement accroché qu'un nain à sa bière.

Nidalee est une femme juste mais implacable. Elle peut autant donner la vie, l'espoir et inspirer la confiance que la mort. Elle n'accepte aucune trahison. Sa guilde est sa famille, tout ce qu'elle possède de précieux en ce bas monde et elle ne laissera personne mettre en péril celle-ci ou ses membres. C'est là toute la force de cette femme hors-norme. S'il existe bien une guilde qui ne sera jamais découverte, mise en péril, c'est bien la sienne, elle y veillera. Ce n'est pas tout, la jeune femme est parfaitement consciente de son rôle, elle se montre aussi digne de son rang qu'elle le peut. Elle n'est pas seulement l’incarnation d'une justice implacable mais aussi une dirigeante ayant un charisme et une autorité incontestée. Le fait qu'elle laisse trainer le mystère de sa forme humaine y est pour beaucoup, le fait aussi que toute tentative de retournement de pouvoir s'est soldé par un échec mortel, aussi.

Outre sa prestance en guilde, Nidalee vous surprendra. Son caractère est si particulier que jamais personne ne saura qui elle est vraiment, de quelle guilde elle pourrait venir et surtout pas qu'elle est la chef de quoi que ce soit. Il existe malgré tout de très rares exceptions connaissant son identité, les membres les plus fidèles, capables de se donner la mort afin de protéger son secret. Mais passons. Nidalee, à visage découvert, est une femme douce, curieuse et agréable. Elle montre de la compassion pour chacun, viendrait au secours de son pire ennemi s'il était en danger. Elle est malicieuse, audacieuse, on pourrait même la décrire imprudente ou naïve en ne sachant pas de quoi elle est en réalité capable. Sa personnalité est un véritable trompe l’œil. Elle est capable de se lier d'affection avec des gens appartenant à des guildes même ennemies. Difficile à savoir ce qu'il se passerait si un jour tout ces gens découvraient ce qu'elle est : Dégoût, horreur, colère ? Peut être finalement après coup l'accepteraient-ils, cela bouleverserait peut être leurs principes, mais après tout, nous ne le saurons probablement jamais.


₪ Mon compagnon à quatre pattes ₪



Spoiler:

Des pattes de velours mais dont l'extrémité est pourvu de griffes acérées, une gueule pleine de crocs, un pelage crème doux et soyeux. Voilà une féline. La compagne de voyage de Nidalee possède un visage doux, des yeux couleur émeraude et de jolis petites oreilles rondes. La fourrure de son menton est blanchâtre comme celle du museau et son nez est rose. Sheera est un puma, tout simplement. Elle est plutôt grande pour sa race, mesurant deux mètres quatre-vingt-dix de long et sa silhouette est fine et musclée.

Elle est d'un caractère extrêmement doux et protecteur. Il est inutile de préciser qu'elle approuve entièrement les décisions de sa liée, jamais elle n'irait la remettre en question pour quoi que ce soit, sauf si cela lui créerait des ennuis où la mettrait en danger. Seule sa sécurité compte. La féline n'a jamais connu de souffrance aussi poignante que sa partenaire si ce n'est de ne pouvoir enfanter et c'est ce qui la pousse à être aussi maternelle avait Nidalee : Elle la considère comme l'enfant qu'elle n'a jamais eu. Leur relation est fusionnelle et extrêmement complice, la jeune femme à une totale confiance en son familier à qui elle obéit le plus souvent.

Force: 10 Endurance: 10 Dextérité: 5 Intelligence: 5  Sagesse: 5 Charisme: 5


₪ ET TOI ALORS ! ₪



Prénom / Surnom : Alla, Nidalee... Appelez moi comme vous voulez  =)
Age : 20 ans et toutes mes dents, enfin presque ^^
Expérience Rp : Bon/expert, tout dépend de l'avis de chacun mais je fais du rp depuis environ 10 ans, alors je pense pas m'avancer trop ^^
Présence sur le forum: 9/10 je devrais être là souvent s'il n'y a pas de soucis.
Comment avez vous découvert le forum: A moi =D
Code: M'auto valide c'est mon code =P]


Statistiques :
Force: 5
Endurance: 6
Dextérité: 12
Sagesse: 7
Charisme: 5
Intelligence: 5
     
   

(je fais l'histoire de côté car elle prend trop de place)

Marche des ombres : Le personnage est rendu invisible aux yeux des autres. Sa capacité de camouflage n'est pas totale : On ne voit de lui que son ombre, si tant est qu'il y ait de la lumière. Cette capacité à des limites : Le personnage ne peut attaquer tant que le don est activé, de plus le don se désactive à l'instant où il prend en main une arme. (Ça empêche les attaques ninja, cela sert surtout à traverser une zone sans se faire repérer)


Dernière édition par Shanarya L'hyn le Jeu 2 Juil 2015 - 17:31, édité 7 fois
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Shanarya L'hyn
Lame assassine
Shanarya L'hyn


Vitesse de réponse : Lente actuellement
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Race : Si'Lura
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Faction: Confrérie Algos
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MessageSujet: Re: Nidalee, femme de l'Ombre   Nidalee, femme de l'Ombre EmptyJeu 19 Sep 2013 - 18:24


₪ HISTOIRE ₪



Comment résumer ma vie, mon histoire, après tout ce que j'ai vécu ? Mais je lui dois bien ça...
- Pour commencer, mon véritable nom est Shanarya L'hyn...

***

Plongeant au plus profond de ses souvenirs, la jeune femme commença alors son récit. Elle avait connu une époque probablement ignorée de son interlocuteur. Au plus loin qu'elle se souvienne lui revenait un souvenir vivace, celui de ses parents tant aimés. Sous forme humaine sa mère avait toujours possédé un physique particulier. Nidalee revoyait encore ses yeux de biche aux couleurs aussi changeantes que son humeur et sa chevelure d'un rouge flamboyant. Shaïn avait toujours eu un caractère aussi volcanique que fort et elle le laissait paraitre sans honte aucune. Quand à son père, Gerran, il état si calme et posé, d'une grande taille et presque imposant, son regard d'un bleu glacé le rendait souvent froid aux yeux des gens, mais à ceux de la petite ces deux êtres n'étaient en rien des monstres. C'est pourtant ce qui allait se passer...

Les premières années de l'enfant se passèrent sans problème. La petite Shanarya avait tout pour être heureuse. Ses parents étaient bons, généreux, doux. Ce bonheur à durée ses cinq premières années. Durant ce temps-là il n'y avait pas grand chose à raconter : ses premiers souvenirs étaient vagues et seul le visage heureux de sa famille et quelques souvenirs précis lui revenaient en mémoire. Sa première transformation, en petit oiseau, avait été la première grande expérience de sa vie; son premier déménagement, dans une ville humaine à cause du métier de son père... Mais quel était-il déjà ? Forgeron ?.. A cette époque des tensions existaient un peu partout, bien plus nombreuses qu'au moment où la jeune femme exposait son récit. Cependant, elle était bien trop jeune pour s'en rappeler précisément. C'est là-bas que les problèmes ont commencé, chez ces humains...

Au début tout allait bien, pendant une longue année, ils étaient partis la veille des quatre ans de la petite, mais c'est un mois après ses cinq ans que tout à dérapé. La profession de Shaïn était herboriste, mais elle possédait un autre métier, qui lui tenait bien plus à cœur. Elle était une voleuse. Quoi que l'on puisse en dire, c'était un métier, aussi honnête que ces vendeurs qui vendent leurs produits bien plus chers que leur réelle valeur, ou même tout autre métier. Cependant, elle ne le faisait pas simplement par plaisir, cupidité ou désir de faire du mal à autrui. Non, elle avait un code moral, elle faisait la justice que personne n'osait accomplir, pas même et surtout pas la Loi. Il y avait nombre de gens malhonnêtes, et tout particulièrement le Duc de la région. Il volait honteusement à la population avec ses taxes bien trop élevées. Alors elle fit ce qui était juste. Elle pilla ce noble indigne de son statut. Elle le remit à sa juste place, lui offrit la honte qu'il méritait. Elle avait jeté tous ses bijoux, son or au font du puits et en avait gardé quelques pièces. Elle était une grande professionnelle, elle n'avait laissé aucune trace, aucune preuve, avait soigneusement caché son trésors, et rien ne pouvait indiquer qu'elle était l'auteur de ce "méfait".

Cependant c'était sans compter sur les humains, ils ont très vite désigné les "nouveaux" devant l'empressement du Duc à obtenir vengeance et retrouver ses précieux bien matériaux. Mais de quoi se plaignait-il ce pleins aux as ? Il ne manquait de rien lui, dans son palace de luxe. Très vite les soldats sont venus chez les L'hyn, ils les ont interrogés, avec plus ou moins de brusquerie, fouillé la maison ou plutôt saccagé les lieux. Les "crimes" rendaient les gens nerveux, brusques. D'autant plus que des meurtres avaient eu lieu dernièrement. Il ne leur fallut pas plus de quelques jours pour accuser sans réel motif que c'était la faute des étrangers. Des menaces ont commencé à faire jour, la situation s'est envenimée. Ils mettraient tôt ou tard leurs accusation en actions... Shaïn devenait soucieuse, inquiète. Sa famille entière risquait d'en pâtir. Un soir elle a prit sa décision : Elle allait s'enfuir pour porter l'attention sur elle seule. Elle chuchota à son mari de prendre bien soin de leur petite Shana, qu'ils la rejoindraient au lieu de leur toute première rencontre lorsque la situation se tasserait pour eux deux. Et puis elle est partie.


***

- La garde est venue chez nous. Tout à dégénéré...

***

Ils étaient là, les hommes de la garde. Tous armés jusqu'aux dents, comme si cette pauvre famille aurait pu faire quoi que ce soit pour se défendre. La jeune fille les observait tour à tour, nerveuse, pressentant une horrible chose. C'est alors que le plus haut gradé s'avança et prit la parole.

"Où est-elle ?"

"Je n'en sais rien, sergent" ne se démonta pas pour autant Gerran.

Cela eu pour effet d’attiser la colère du soldat qui donna un violent coup au visage du Si'Lura, le faisant tomber à genoux, sonnée.

"Ne te fiche pas de moi. Réponds où tu subira le même sort que ce qui est réservé à ta femme, tu ne voudrais pas rendre ton enfant orpheline, n'est-ce pas ?"

" Arrêtez ! Laissez-le tranquille !" S'écria alors la petite en accourant vers eux.

Elle n'aurait pas du, le sergent lui asséna une gifle et la poussa au sol sans la moindre émotion.


"Te mêles-pas de ça gamine ! Tenez-là."

Un homme s'avança et la prit entre ses bras de façon à ce qu'elle ne puisse pas intervenir à nouveau. Alors elle assista à une horreur : La torture de son propre père, sous ses yeux horrifiés. C'était ça la Loi ? C'était ça la Justice ? Au nom de quoi pouvait-on se permettre de faire de telles horreurs ? Qu'est-ce qui rendait cela plus honnête qu'exercer un métier de l'ombre ? En quoi voler un baron malhonnête qui surtaxait des gens déjà pauvres était un crime et torturer un homme innocent en traumatisant à vie sa fillette était juste ? Rien ne justifiait ça.

Une fois fini, lorsqu'ils comprirent qu'avec les moyens du bord ils n'arriveraient pas à lui faire cracher le morceau, ils décidèrent de l'arrêter. L'arrêter... Quel mot faux, ils l’emmenaient à l’abattoir oui, comme un vulgaire bout de viande. L'un des soldats avait été obligé de rester le temps qu'ils s'éloignent suffisamment tant Shanarya se débattait avec l'énergie du désespoir pour retenir son père. Voyant que cela ne servait à rien, elle s'adressa au soldat qui la maintenait.


"Comment.. Comment avez-vous pu laisser faire ça à mon papa ? Lui faire du mal... "

Elle sut à son silence qu'il cherchait ses mots.

"Dans mon métier, j'ai souvent affaire avec la violence, je me dois de la faire disparaitre, mais il faut parfois en faire preuve afin de faire justice, aussi injuste que ce soit."

Il relâcha l'enfant et commença à s'éloigner. Le suivant du regard, elle lâcha, avec une maturité qui n’appartenait pas à une enfant de cinq ans.

"Ce que vous faites n'est pas de la justice, c'est un crime, et vous le savez."

Il a haussé les épaules, ne désirant pas répondre, et à disparu de son champ de vision. Shanarya s'est laissée tomber au sol, le regard rivé sur le sang de son père sur le sol, le sang coulé sous la torture, dans leur propre maison, sous les yeux innocents de son enfant.

***

- Que s'est-il passé ensuite ?" S'est enquit l'interlocuteur de Nidalee, afin qu'elle saute une partie de son récit douloureux.
- Ils l'ont trouvée.

***

Un autre souvenir, transperçant, l'empêcha de continuer son récit un moment. Mais elle tint bon, et s'y aida pour continuer son récit. Elle se trouvait sur la grande place, bondée de monde par l'événement qui excitait la foule, aussi monstrueux qu'un tel intérêt pour la mort puisse être. Shanarya était là, oui, dans l'ultime espoir de sauver sa famille, la vie de l'être merveilleux qui l'avait mise au monde. Sa mère ne pouvait pas être mauvaise, non, elle avait donné la vie, s'était bien occupée de son enfant, rendait justice... La vraie justice, elle ne faisait rien de mal, ce n'était pas un monstre.

"Nous sommes réunis aujourd'hui afin de condamner à mort la criminelle Shaïn L'hyn. Elle est accusée de vol et l'assassinat de trois personnes."

Assassinat ? Le mot résonna dans l'esprit de la jeune fille : Shaïn n'avait jamais tué personne ! C'était mensonge ! Alors que déjà des acclamations fusaient pour presser la mise à mort, Shanarya s'élançait vers le centre.

"Avez-vous une dernière volonté ?" Lança à Shaïn l'homme que tout le monde écoutait avec empressement.

" Moi oui !" S'écria l'enfant, muée par le courage du désespoir et la colère. Des sentiments qu'elle n'aurait jamais du éprouver, mais peut importe, son âme avait déjà vieilli avant l'heure. Elle profitait de la surprise général pour continuer. "Elle est innocente, vous êtes un menteur ! Elle n'a jamais tué personne et c'est vous, vous tous les meurtriers ! Elle est bien plus innocente que vous tous réunis : Vous appelez ça la justice ? Mutiler un homme innocent ? Tuer une femme qui n'a rien fait d'autre que ce en quoi elle croit être juste ? Détruire une famille ?"

La tirade de l'enfant laissa un moment sans voix la foule. Parce que ces mots là n'avaient rien à faire dans la bouche d'une fillette. Ils étaient trop poignants, trop mûrs, trop... adultes. Un enfant ne se soucis pas de la vie et de la mort, de la justice et l'injustice, ne remet pas en question les adultes.
Mais cela n'a servit à rien.


"Brûlez-la !" A crié un homme.
"On veut justice!" A reprit un autre.

Les gens ont fait descendre la petite et tout à reprit...

***

Le visage de Nidalee s'est figé d'horreur, son souffle s'est fit court. Elle reprit directement son récit au moment où l'homme qui représentait la Loi avait mit feu au bûcher.

***

Le visage angélique de Shaïn en proie aux flammes qui montaient si haut, le feu qui grimpait, montait toujours plus près, toujours plus vite vers le poteau où se trouvait ligotée la femme à la si belle crinière de feu. Elle ne criait même pas, ne montrait pas le moindre signe de peur. Elle regardait sa fille, dans un regard qui voulait dire "Ne t'en fais pas, ça ira, je t'aimerais toujours". Nidalee se revit hurler de toutes ses forces et se débattre avec hargne.

"Elle est innocente ! Meurtriers meurtriers !" Criait-elle avec rage alors qu'on lui répondait que la meurtrière c'était celle qui allait subir une mort atroce, que ce n'était que justice. "Vous ne savez rien de ce qu'est la justice ! Vous le paierez, vous le paierez tous !"

Le feu atteignit les pieds dénudés de sa mère, qui se mit à crier sous la douleur. Shanarya ne voulait plus rester, ne plus la regarder souffrir, elle ne voulait pas voir ça, elle avait peur, était horrifiée, c'était si horrible, cruel, ignoble... Mais on la maintenait fermement. Qu'elle était donc cette folie ? Pourquoi ces gens si gentils auparavant, qui avaient côtoyé ses parents, leur avait sourit, discuté chaque jour avec eux, étaient-ils devenus rien qu'une masse haineuse, avide de violence ? A quoi tout cela pouvait-il rimer ? On l'empêchait de détourner les yeux. Elle vit sa mère brûler vivante... Et ses cris étaient un supplice inimaginable.

***

C'était pourtant un souvenir si vieux, vieux de plus de cent ans... Mais si fort, si puissant, si réel. L'homme lui tenait la main, seul geste rassurant qu'il osait se permettre avec elle. Il avait bien trop de respect à son égard pour s'accorder une place aussi importante qu'un ami. Il n'était même pas sûr qu'il méritait vraiment ce secret, mais il obéissait, et ne la trahirait jamais.

- Ensuite, c'est la mort de mon père qu'ils m'ont annoncé. Son cœur n'avait pas supporté, il était fragile, son cœur a toujours été malade, il n'était pas assez fort pour endurer un taux d'émotion aussi intense.

- Je suis désolé... Mais qu'est-ce qu'ils ont fait de toi alors ? Tu es restée seule ?

- Non, comme mon père n'était pas coupable, simplement complice d'après leurs mots, ils m'ont permit de trouver un foyer...

***

Elle reprit alors son récit. On l'avait arrachée à sa maison et ses souvenir, sans lui laisser prendre le moindre objet parce que "Ce n'est pas bon de s'attacher aux souvenirs d'une criminelle, ça te mènerait vers le même chemin". C'est pour cette raison qu'ils l'ont emmenée dans une famille "aux normes" de la société. Ils espéraient qu'elle irait sur le droit chemin grâce à ce couple sans enfant. Comme si cela allait effacer son traumatisme. Voir son père se faire torturer et sa mère brûler n'est pas chose qu'on oubli. D'autant plus que leurs deux cadavres ont été jetés dans un trou, sans le moindre état d'âme, ni cérémonie afin que leur âme puisse retrouver la paix et retourner se lier à la nature pour qu'ils puissent renaitre une nouvelle fois. Dans les croyances de l'enfant c'était un nouveau meurtre car c'est ainsi que renait la vie et ne pas respecter et accompagner la mort signifiait que leurs futurs corps allaient mourir né. Les habitants de ce village étaient aux trois quart athée, et pour le reste cela leur était égale de savoir que les âmes défuntes ne trouveraient probablement jamais la paix.

Shanarya était bouleversée, désemparée, éteinte. Après la mort de sa mère elle a cessé tout esprit de rébellion et s'est murée dans le mutisme. La fillette s'est laissée conduire jusqu'à cette maison qui allait être son "foyer". Lorsque la porte s'était ouverte sur le couple elle n'a pas même levé la tête pour voir de qui il s'agissait. Son esprit était si loin, laissant son corps en marche automatique.


"Je vous préviens, cela ne va pas être facile de l'aider. Ses parents étaient de véritables hors-la-loi, des rebelles et sa mère une sombre meurtrière, qui sait ce qu'ils ont pu lui fourrer dans la tête... Je n'ai jamais vu une gamine aussi sauvage. Il va falloir lui faire rentrer dans la tête ce qui est juste et la mener sur le droit chemin. Je vous conseil de lui faire oublier ses parents biologiques le plus possible, pour son propre bien-être."

L'enfant restait impassible, le regard dans le vague, mais pourtant les paroles s'encrèrent bien profondément dans son esprit. Ils voulaient lui faire oublier sa famille ? Jamais, jamais elle ne permettrait une telle chose.

Au fil des jours le couple essaya de nouer le contacte avec la petite mais jamais elle ne levait les yeux vers eux, et quand bien même elle le faisait aucun mot ne sortait de ses lèvres closes. Ils ont essayé toutes sortes de choses : Des cours de couture, d'histoire, de bonnes manières.... Ils essayaient de lui occuper l'esprit tout en lui bourrant le crâne d'idées citoyennes, de respect des Lois, tentant de lui faire haïr les métiers de voleurs, d'assassins, essayant de lui embobiner que sa mère était une meurtrière, une escrocs sans scrupule, mauvaise et son mari aussi. Mais Shanarya n'était pas dupe de leur petit jeu. Elle faisait croire qu'elle écoutait en hochant la tête mais elle n'en écoutait rien ! A son âge elle n'avait pas une notion très claire du bien et du mal, mais ce qu'elle savait pertinemment était que sa mère et son père était de bonnes personnes.

Et puis vint le jour où ils en eurent marre de son mutisme et de jouer les gentils. Ils exigèrent de la faire participer, répondre. Ils utilisèrent alors de longs bâtons enduits d'une matière sableuse et la frappaient si elle ne répondait pas. Les premières fois lui arrachèrent des larmes et quelques cris s’échappèrent alors de sa gorge. Et puis elle usa d'une dernière forme de défense : l'effronterie. Elle s'amusa à leur poser des questions gênantes, de répondre à côté, de leur rendre un vocabulaire aussi fleuri que les jurons qu'ils prononçaient avant de la frapper. La semaine suivant sa sortie du mutisme ils se dirent que frapper n'était pas assez convaincant pour la "libérer de son endoctrinement néfaste", ils décidèrent alors de l'enfermer dans une pièce close, étroite et sans lumière. Ils la laissèrent là durant un temps interminable, ne venant que pour lui donner à boire et à manger. Ils cherchaient à la briser. Elle aurait pu sans doute s'échapper si elle avait été plus âgée, plus habituées aux transformations de sa race... Mais elle était encore si novice. Elle resta donc seul des jours et des jours, jusqu'à ce que son esprit commence à flancher, veuille croire et respecter ce couple pour qu'ils arrêtent de lui faire du mal... Et c'est là qu'elle sut que c'était très exactement ce qu'elle devait leur faire croire.

La fausse bonne foi de l'enfant lui permit de sortir de sa prison. Elle tâcha alors de faire tout ce qu'ils lui disaient. Malgré qu'ils la pensaient incapable de mentir, il lui infligeaient par mesure de précaution quelques punitions, surtout puis lui ajuster un comportement optimal, bien dans les normes. Mais Shanarya attendait bien sagement qu'ils finissent par baisser leur garde, croire qu'ils avaient gagné... Elle attendit cinq ans de plus, cinq ans au cours desquels elle apprit de très nombreuses choses. La confiance en elle avait grandit autant que son courage, ses connaissances s'étaient décuplées, ses capacités autant humaines que Si'Lura, sa motivation et ses convictions s'étaient ancrées définitivement en elle. Elle avait laissé toutes ces années le couple passer de tortionnaire à parents affectueux en leur faisant penser que c'était également le cas pour elle. Mais elle n'avait jamais rien oublié, tout ses souvenirs, elle se les ressassait chaque jour, elle s'imaginait chaque jour le visage de ses parents pour en graver le plus de détails possibles dans sa mémoire. Elle a profité de sa capacité de mensonge parfaite pour qu'ils la laissent parcourir le village. Elle y gravait aussi chacun des visages qui l'avaient tourmentée par le passé : Les gardes, surtout le sergent et celui à qui elle avait essayé d'ouvrir les yeux malgré son jeune âge, le visage du bourreau de sa mère et de tout ceux qui avaient assisté à sa mise à mort la bouche en cœur. Elle savait au fond d'elle même que jamais elle ne devait oublier le moindre détail.

Et ce fut la fuite. Shanarya profita du moment de faiblesse de ses tortionnaires pour prendre la fuite. Elle avait atteint une maturité suffisante pour pouvoir se débrouiller seule, elle savait également où l'homme cachait la clé de la porte d'entrée. Ce fut un moment très angoissant que celui de retirer du coup de l'homme endormi sa chaînette mais dès lors qu'elle l’eut en sa possession elle ne perdit pas un instant. Elle s'enfuit aussi vite quelle put entre les ombres des maisons, avec pour toute compagnie la lueur des deux lunes. Elle ne savait pas où elle comptait aller mais une chose était certaine : Loin, très loin de ce village, des civilisation, des Hommes...

C'est comme cela qu'à commencé sa seconde vie. Durant des mois elle a traversé le royaume de Lagun, s'est nourrit en alternant la mendiance et le vol lorsqu'elle était si affamée qu'elle craignait pour sa vie. Au cours de son voyage à tâtons elle à pu voir et vivre dans la misère de notre monde, y voir ses pires côtés. La jeune fille à connu de nombreuses personnes comme elle, particulièrement des enfants, des orphelins, des maltraités. Elle voyait de ses propres yeux que le monde et pas seulement son village marchait sur la tête. Elle vit que la Loi était mauvaise et inégalitaire, injuste et parfois injustifiée.

Cela lui prit deux ans pour qu'un itinéraire ait fini par intéresser la jeune fille : Lumalia. Peut être que dans cette partie du monde, en si grande symbiose avec la Nature, trouverait-elle un sens à sa fuite continue ? Elle à donc décidé de trouver cet endroit. Après ces quelques années de vie à la dure elle pensa qu'il était temps de changer d'air. Elle avait encore apprit de la vie, renforcé son opinion sur le monde également. Encore une fois, elle était convaincue que le vol n'était pas en soi un mauvaise chose. Il pouvait être mué d'une envie de justice comme pour sa mère ou par nécessité de se nourrir, même si parfois le besoin est l'envie se mélangeaient. Petit à petit la jeune fille se faisait une opinion de plus en plus ancrée en elle. Et c'est avec une pensée à tous ces enfants des rues qu'elle marcha vers son but.

C'était si magnifique, si beau, les arbres montaient si haut ! La petite n'avait jamais vu une nature aussi luxuriante. C'était donc cela Lumalia ? Une forêt si immense qu'elle devait compter des milliers, non beaucoup plus, d'arbres aussi vieux que le monde ! Shanarya en était toute émerveillée. Ici tout devait être différent, peut être même que de vivre principalement sous une forme humaine n'était pas la meilleure chose à faire en ces lieux. Alors, dans une envie folle de se rapprocher de Mère Nature, elle laissa tout vêtement et ne fut plus qu'animale. La sensation d'une totale liberté était si douce que l'enfant se prit au jeu. Dans un lieu aussi magique elle venait de prendre la décision de mettre sa vie humaine, et ses douleurs, de côté. Au lieu de se concentrer à quoi que ce soit elle décida de faire de ses formes animales les seules qu'elle utiliserait. Alors pendant plusieurs années, trois ou peut être quatre, elle fit corps avec la nature, changeant de forme pour être tantôt un tigre impressionnant, tantôt un aigle majestueux volant au dessus des cimes, tantôt un écureuil sautant de branche en branche et tant d'autres... Pendant quelques années, elle se perdit pour vivre en paix et en harmonie.

Cela prit pourtant fin un jour. L'envie de revenir à une civilisation prit le dessus après tant d'années à la haïr. Mais c'était différents, il s'agissait d'apprendre à connaitre des peuples proches de ses origines. Des elfes, des Fées... Et mieux encore des Si'Lura, si tant est qu'elle ait la chance de pouvoir en trouver tant son peuple est éparpillé dans le monde et discret. C'est dans un village Elfique qu'elle trouva une envie de se poser quelques temps. Elle fut si surprise de voir des personnes aussi aimables et hospitalières. Ici la générosité était grande, ce qui étonna la jeune fille, habituellement méfiante. Elle fut accueillie à bras ouvert par la communauté et pu se faire héberger sans le moindre soucis. Ce fut pour elle une prise de conscience énorme : Il existait donc bel est bien des personnes sur terre qui en valaient la peine finalement. Là bas elle apprit de nouvelles choses : Quelques coutumes, des légendes liées à leurs peuples, leurs croyances (relativement proches des siennes), mais aussi elle apprit la chasse à la lance et la prière faite à l'animal tué, afin de protéger son âme et qu'il soit en paix. Ici la luxure de l'alimentation n'existait pas, ils mangeaient lorsque leur organisme en avait besoin et non pas gourmandise et plaisir de tuer ou de manger. Étant Si'Lura, Shanarya le comprenait parfaitement. C'est ici qu'elle commença à confectionner ses vêtements fétiches, faits de fourrure et colliers de dents, et qu'elle eu cette drôle de coutume de se marquer la peau de traces blanches. C'était une manière pour elle de s'affirmer plus sauvage qu'humaine. La jeune fille prenait également souvent une apparence plus hybride qu'humaine. Elle se plaisait réellement ici, les Elfes étaient des être extrêmement fiers mais avec le cœur sur la main, ils étaient bien plus proche des Lois de la nature que des Lois écrites. Elle se lia d'affection avec tant de gens mais tout particulièrement avec une jeune fille qui était elle aussi orpheline.

Cependant, la colère et les blessures dans le cœur de la jeune fille étaient toujours brûlantes, poussées un peu plus par ses hormones et ses remises en questions dues à son adolescence. Elle commençait à désirer ardemment sa vengeance, mais elle savait qu'elle n'y parviendrait pas seule. Cela n'avait pas échappé à ce peuple avec qui elle avait noué des liens assez forts. Cela faisait déjà quelques années qu'elle vivait ici et elle s'était liée d'affection tout particulièrement avec une jeune femme à qui elle avait confiée son histoire. C'est elle qui lui conseilla à regret de se rendre auprès des Démons si elle désirait tant faire justice car ils avaient une réputation de grands guerriers et tout particulièrement de l'ombre. Avant de partir, son amie lui offrit une lance unique, en lui demandant de ne jamais l'oublier.


***

- Ils ont accepté que tu cherche la vengeance sans te juger ?

Cela faisait longtemps que l'homme n'avait pas interrompu le récit, mais il était curieux de comprendre pourquoi un peuple connu pour aimer se battre mais en face à face, afin de réparer un affront, avait pu être pour un désire purement vengeur.

- Ils l'ont toléré tout du moins, ils ne désiraient pas m'aider directement mais faisant partie des peuples de la forêt ils ont respecté mes motivations. S'ils doivent choisir entre deux peuples c'est ceux qui leurs sont proches dont ils prenne la défense. C'est comme ça.

***

C'est ainsi que la jeune fille, presque jeune femme, malgré son apparence plus enfant qu'adulte, entreprit un voyage dangereux. A cette époque les Démons étaient encore tous prit pour des monstres, des aberrations, ce n'est que bien des années plus tard que la mentalité à changé, après la guerre et la peste en faite, mais cette partie du récit viendra plus tard. Shanarya allait s'aventurer dans une zone hostile, peuplée de créatures abyssales, de terres dévastées par les volcans et les territoires désertiques et presque... cadavériques. Cela fut loin d'être une partie de plaisir pour Shanarya qui n'avait encore jamais vu de créatures semblables et ne pouvait donc pas prendre l'une de ces formes. Elle choisi sa forme hybride, qui lui accordait une apparence relativement humaine mais une capacité de course plus élevée, et avait tronqué ses habits de fourrure pour des tissus bien plus fins : à cause des terres volcaniques la température y était relativement élevée. Sous cette forme elle pouvait ainsi poster un sac de provisions plus facilement et garder des vêtements. Toute nue chez les Démons cela aurait été une mauvaise idée et lui aurait valut une très mauvaise image, d'autant plus qu'elle ne connaissait pas leur mentalité.

C'est là qu'elle se fit attaquer. Elle était à mi chemin de sa destination lorsqu'un groupe de créatures la trouva. Ils étaient deux. Serrant le point Shanarya se prépara à la confrontation. Cependant elle n'avait jamais eu le moindre apprentissage guerrier, la seule arme qu'elle savait utiliser c'était la lancer et ce n'était que pour la chasse. Ses adversaires avaient des crocs et des griffes dont ils savaient parfaitement se servir. Le combat se termina très vite : Elle avait pu blesser l'un de ses assaillant mais elle aussi était blessée et bien plus que son adversaire.  La jeune fille était griffée de partout, elle saignait trop profondément et sentait arriver la fin. Tout ce chemin pour rien, toute cette vie gâchée pour quoi... Pour mourir lamentablement ? Parce qu'elle n'était qu'une inconsciente utopiste ? Sa vue se brouilla, elle avait beau crier personne le pourrait rien contre elle... Et puis, il y eu un silence étrange, pas de créature à se pencher sur son corps pour la dévorer, non... Juste un drôle de visage surmonté de deux cornes, et puis ce fut le noir total.

Un battement de paupière, puis un autre. Était-elle morte ? Renaissait-elle à nouveau ? Non... Cela était incohérent. Il fallut quelques battements de cils pour que les lieux apparaissent clairement à la jeune fille. C'était une maison. Très sombre, à l'architecture étrange, mais une maison. Elle voulut se redresser et une compresse tomba de son front.


" Hola doucement petite !"

Sursaut. Qui était-ce ? Shanarya tourna la tête par pur réflexe vers la source de la voix. Elle était tendue comme un arc, nerveuse. Sale habitude de sa vie, il faudrait peut être qu'un jour elle apprenne à se détendre.

"Oh, calme-toi, je ne te ferai rien, je t'assure. Respire doucement d'accord ?"

Le démon qu'elle avait vu quelques secondes avant de sombrer était à présent juste à coté d'elle. Il n'avait pas l'air méchant ni même effrayant. En faite, il avait un air pincé mais cela semblait plus être une sorte de gêne, comme s'il ne savait pas vraiment comment s'y prendre.

"Je ne vous imaginais pas comme ça.." balbutia la jeune fille, surprise de voir qu'il n'avait rien en commun avec les visions de cauchemar que lui avait montré le couple humain dans leurs livres d'histoires. Encore des menteurs.

Cela paru décontenancer l'homme à cornes.

"Euh, et bien j'espère que c'est un compliment." l'adolescente hocha la tête doucement. "Qu'est-ce que tu faisais dans les contrées sauvages gamine ? C'est loin de chez toi et c'est dangereux tu sais ? T'as faillis y laisser ta peau. si je n'avais pas été là... Oh et puis tu as de la chance que je sois guérisseur, tu devrais me dire merci !"

Le voilà qui s'agaçait. Shanarya se rappelait avoir entendu dire que les Démons étaient remplis de colère depuis le jours où ils avaient du être chassés du reste d'Alésia. Cela devait être ancré profondément. Cela n'avait rien à voir avec une quelconque méchanceté, la preuve en est qu'il lui avait sauvé la vie.

"Merci." Lâcha simplement la petite.

Le démon sembla être d'autant plus gêné de son emportement, alors qu'il remettait en place le linge humide sur la tête de sa protégée.

"Tu ne m'as pas répondu, que cherches-tu ici ?"

"Quelqu'un qui puisse me comprendre." Devant l'air stupéfait de son interlocuteur, elle reprit. "Je sais ce qui est arrivé à votre peuple, je l'ai lu dans les livres, on vous a chassé, on vous a tous chassés, parce que vous êtes différents."

Sa moue passa d'un air contrarié à un léger amusement.

"Et tu vas me dire que tu es chassée de la même manière toi aussi?"

"Oui, d'une certaine manière. Les peuples ont érigé des lois absurdes, bannissant, chassant et exterminant les personnes qui ne se rangent pas dans le lot, ignorant même leurs motivations. Cela ne peut plus durer, tout comme votre exclusion. Vous ne croyez pas que le monde à besoin d'une bonne claque ? Une leçon de vie ? J'ai fui un monde qui brûle des femmes qui ne font que la justice, et torture parfois jusqu'à la mort des personnes innocentes, croyant tout savoir et se comportant tout justement comme des monstres."

"Et bien, en voilà une gamine ambitieuse ! Mais j'ai bien peur que tes rêves soient trop grands."

"Alors apprenez-moi à me battre, on dit que vous êtes les plus grands guerriers de la nuit, vous êtes de vrais vengeurs et je voudrais le devenir moi aussi. Si vous le faites, je vous promet qu'un jour je vous prouverai que j'avais raison."

"T'as du caractère gamine, j'aime bien ça. Et puis, je suis curieux, c'est pas tout les jours qu'on voit une étrangère s'aventurer ici, jamais même, alors, pourquoi pas, après tout qu'est-ce que je risque ? Mais moi je ne suis pas guerrier, par contre si t'es sage, je te présenterai à quelqu'un..."

C'était la première conversation qu'elle avait avec un démon mais aussi celle dont elle se rappelait le mieux. Le peuple démoniaque n'était pas comme on le racontait, à vrai dire Shanarya ne savait même pas pourquoi il avait ainsi été exclu de la société. Caractère parfois exécrable mit de côté, ils possédaient de très bonnes qualités. En faite, c'étaient des personnes comme tout le monde, mit à part leur diversité physiologique parfois très intimidante. Quoi qu'il en soit, Shanarya resta une quinzaine d'année parmi eux. Elle ne savait pas vraiment si c'était son apparence hybride qui l'avait aidée à se fondre dans la communauté rapidement mais quoi qu'il en soit, au bout de quelques mois, une année, elle se fondait parfaitement dans la communauté. Elle suivit une formation d'assassin, très rigoureuse et difficile mais son mental était de fer : Son objectif était de plus en plus concret d'année en année. Son destin était à présent tout tracé. Son empathie pour les métiers de l'ombre, le sort cruel de ses parents selon une justice plus "honnête", sa vie dans les rues, et puis finalement être devenue elle-même membre à part entière de cette communauté. Tout cela n'a fait que la mener vers une décision des plus mûrement réfléchie. Elle parcourrait le monde à la recherche d'âmes aussi perdues que la sienne, apprendrait à les connaitre, leurs us et coutumes, et un jour viendra où elle ira chercher ces âmes égarées, ces âmes persécutées et les protègerait d'un système si corrompu selon elle. Shanarya ne savait ni quand, ni comment, mais elle ferait tout pour y parvenir. Une fois sa formation et son entraînement terminé, ses partenaires assassins lui choisir un nom : Nidalee, qui signifiait Torture. C'était là un rituel mais aussi son masque d'assassin. Les noms n'étaient jamais choisis au hasard, ils reflétaient les peurs et l'histoire de la personne, afin de ne jamais oublier ce pourquoi ils avaient choisi ce destin.

Avant son départ, Nidalee reçut un second présent : Une émeraude incrustée de magie qui se logea à son front. C'était autant pour les Démons un présent qu'une façon de ne jamais la quitter réellement. La jeune femme n'avait jamais été aussi émue de quitter un lieu mais elle se fit la promesse de revenir un jour aider ce peuple qu'elle considérait presque comme une famille. Mais avant, elle avait une mission, une promesse qu'elle se faisait déjà depuis quelques années, un désir brûlant de justice... Elle allait enfin redescendre à la ville de ses cinq ans, après au moins vingt-cinq ans de fuite, elle allait faire face à ces gens dont elle se souvenait encore à la perfection. Nidalee ne perdu pas de temps cette fois, elle filait comme le vent autant qu'elle le pouvait, une colère ancrée dans son cœur désormais adulte. Si l'on pouvait lui reconnaitre des qualités ce serait sa patience et sa ténacité, voir son perfectionnisme. Il lui a fallut un ou deux mois pour atteindre cette ville humaine. Personne ne la reconnu, elle avait tant changé : De gamine elle était devenue femme, sa chevelure lui descendait aujourd'hui jusqu'aux hanches, sa silhouette était élancée, sa tenue... Et puis, ils l'avaient oubliée très vite. Mais Nidalee reconnaissait chaque visages : Ils avaient tous pris quelques rides, certains possédaient des cheveux grisonnant, mais tous lui étaient familiers. Elle observa quelques jours leurs manies, leurs habitudes. Et une nuit, elle décida d'appliquer la justice.


Des corps, attachés solidement et dispersés tout autour de lui, les yeux écarquillés de frayeur. Ça, c'est la première chose que vit le bourreau de Shaïn, l'homme à la torche, l'homme qui avait livré la Nidalee enfant aux mains de sadiques. Et puis il se redit compte qu'il était attaché à un poteau avec à ses pieds du bois.

"Nous sommes réunis aujourd'hui afin de condamner à mort le criminel Marcus Fesh. Il est accusé de vol et l'assassinat de trois personnes." lança Nidalee, torche à la main, répétant presque mot pour mot l'accusation lancée dans le passé par sa future victime.

"Non, non je n'ai rien fais, qui êtes-vous ? Pourquoi ? Libérez-moi.." glapissait de terreur l'homme.

Nidalee s'approcha à pas de velours, un demi sourire aux lèvres.

"C'est ce qu'avait dit ma mère, Shaïn, vous vous souvenez ? Cette femme que vous avez brûlée vive sans la moindre émotion. Cette femme qui n'avait tué personne et dont vous n'avez jamais cru le moindre mot. Mais bien sûr c'était une étrangère, elle ne méritait rien d'autre c'est cela ? Pas le moindre respect, pas le moindre procès équitable, ni sentence juste. Vous appeliez cela la justice n'est-ce pas ? Vous avez pourtant tué de sang-froid une femme innocente, qui n'avait jamais eu le moindre sang sur les mains, qui avait simplement rendu l'argent extorqué aux villageois par un Duc corrompu par le pouvoir et l'envie avide de gagner toujours plus de richesses au mépris des gens. En quoi mon procès à moi serait moins équitable ? Vous, vous avez bien tué quelqu'un. Non ?"

Le  visage de son interlocuteur virait petit à petit à un blanc livide. Il savait que cette femme prenait un malin plaisir à le voir dans une telle situation, elle souriait d'un air si sinistre qu'il n'arrivait qu'à glapir de peur.

"Je vous en prie... Je suis désolé... Je n'ai fais qu'exécuter les ordres..."

"C'est bien ça votre problème. Vous qui vous prétendez être des gens honnêtes, qui font la justice, qui vous pliez aux Lois. Vous ne réfléchissez ni avec votre tête ni votre cœur. Et c'est trop tard pour demander pardon. Vous auriez du le demander à ma défunte mère lorsque vous comptiez la brûler ! Lorsque vous l'avez jetée en terre sans lui accorder la paix de l'âme en lui accordant une vie d'errance et ne lui permettant jamais de renaître à nouveau ! Vous auriez du demander pardon à l'enfant de cinq ans à peine que j'étais lorsque vous avez mit feu à Shaïn devant mes yeux d'enfant ! Maintenant c'est vous qui allez crever devant les yeux du public de l'époque." elle se tourna brusquement vers les hommes et femmes saucissonnés au sol "Vous n'aurez qu'à souffrir de sa mort autant que vous avez adoré celle de ma mère, puis de mourir à votre tour dans les flammes, le petit bois sous et autour de vous est fait pour ça, c'est tout ce que vous méritez à m'avoir ignoré alors que j'appelais à votre bonté ce matin-là et m'avoir forcée à la regarder mourir." Elle jeta sa torche enflammée dans le bois, qui se mit à crépiter furieusement. "Je vous avait dit que vous paieriez, que vous paieriez tous. Vous allez donc payer aujourd'hui je tiens mes promesse. Je vous avais dit que vous ne saviez rien de ce qu'était la justice... Mais maintenant oui. Je vous souhaite à tous de bien crever en hurlant à la mort comme tout ces cris ignobles qui bercent chaque nuit mon sommeil, à cause de vous !"

Nidalee fit volte face et disparu dans la nuit. Elle allait les laisser à présent seuls avec leurs cris communs : il lui restait encore deux vengeances à accomplir. Elle rejoignit donc le couple qui l'avait torturée tant de fois pendant cinq ans, là où elle les avait laissés : Dans cette cave sans lumière où ils aimaient lui envoyer. A ceci près qu'ils étaient attachés tout les deux solidement. Elle attrapa une torche et descendit jusqu'à eux. La lumière renvoyait un visage déformé à ses anciens tortionnaires, mais elle, elle les voyait très clairement.

"Mais qui êtes-vous ?.."

"Oh allons, Père, tu ne me reconnais pas ?" répondit Nidalee d'un ton si léger, moqueur. "Tu n'as pas été à la hauteur de ce rôle tu sais ? Tu te souviens lorsque tu me fouettais jusqu'au sang ou lorsque que tu me jetais dans cette cage jusqu'à me faire perdre la tête pour me "dresser" ? Non ? Oh... Tu me déçois. Tu croyais sincèrement que tu avais fais de moi une bonne personne ? Que tu m'avais "exorcisée" de mes démons de parents ? Non. En faite, j'ai toujours été une bonne personne contrairement à toi, je n'ai jamais cessé d'aimer ma vraie famille et toi, t'es qu'un tortionnaire, un être abjecte, une mauvaise personne."

"Tu.."

"Oh toi aussi, Mère." grinça sèchement Nidalee, coupant court au début de phrase de son interlocutrice. "C'est toi qui lui soufflait toutes ces idées ! C'est toi qui me giflais, lui ordonnais de me frapper ou m'enfermer, c'était de toi toutes ces idées ! Ce n'est pas parce que tu n'exécutais pas que tu es meilleure que lui, oh ça non, tu es plus méprisable encore. C'est pour ça tu vois, que je suis revenue, je suis venue vous "remettre dans le droit chemin", vous savez, vous êtes de mauvaises personnes, je dois donc vous faire souffrir pour que vous aussi vous deveniez une honnête personne, ce n'est que justice après tout, c'est la seule solution. Oh vous auriez pu être aimants, compréhensifs, réparer un minimum mon cœur blessé, êtres différents de tout ce foutu village corrompu, mais non... vous étiez pires, vous n'avez ni torturé mon père ni tué ma mère, mais vous... Vous torturiez une enfant. Alors faisons comme vous me l'avez si bien appris."

Elle saisit un fouet et gifla sa mère avec celui-ci quand elle ouvrit la bouche pour protester, se défendre ou essayer de baratiner la jeune femme.

"On se tais, ce n'est pas très poli de parler sans autorisation. Maintenant, je vais vous faire graver à vie ce que le mot justice veut dire, et vous apprendre que votre méthode n'est rien d'autre qu'une barbarie. Mais après tout, je l'ai subie enfant, ça devrait être une caresse pour vous alors osez même verser une larme, je serai bien plus ferme encore. Rappelez-vous, pleurer est interdit."

C'est sur ces mots qu'elle rendit sa vengeance. Elle leur fit payer au même titre qu'ils l'avaient fait pour elle, et lorsqu'elle eut terminé elle les laissa pourrir dans ce sous-sol où personne n'irai jamais les chercher puisqu'ils brûlaient joyeusement. A leur tour ils comprendraient ce qu'est le mot folie.

Sa dernière victime se trouvait un peu plus à l'écart. Il s'agissait du bon vieux sergent. C'est celui qu'elle avait attaché le premier. La nuit était si propice pour prendre les gens par surprise, en pleins sommeil profond. C'était si facile. Elle l'avait attaché dans la prison, au mur, bras et jambes écartés. Nidalee lui jeta un sceau d'eau au visage pour le réveiller.


"Bonjour toi, alors, partant pour une torture sur un innocent ?"

Il battit des cils puis fronça les sourcils, la situation l'échappant. Elle resta silencieuse afin de lui laisser le temps de s'exprimer.

"Je ne comprend pas ni qui vous êtes ni ce que je fais ici, et de quoi vous voulez parler. Quoi que vous cherchez à faire, j'ai des hommes et je vous conseil de me libérer si vous ne voulez pas qu'il vous arrive malheur."

Elle lui donna un violent coup au visage, de la même manière que le soldat avait frappé son défunt père.

"Ne te fiche pas de moi. Réponds où tu subira le même sort que ce que j'ai fais à ta femme un peu plus tôt, brûlée vive, tu ne voudrais pas rendre ton enfant orphelin, n'est-ce pas ?"

C'était à nouveau un mimétisme du passé. Nidalee s'était renseignée : cet homme avait un enfant de neuf ans et sa femme avait participé au meurtre de Shaïn, la situation était parfaite. Elle reprenait la même trame. Mais il était si détaché du passé qu'il ne se souvenait qu'à peine avoir pu prononcer de pareils mots.

"Mais qu'est-ce que vous voulez à la fin ?!" S'énerva-t-il.

"Oh, moi ? C'est simple, je veux te torturer. Il parait que de torturer des innocents est chose courante ici, c'est banal et presque amusant, alors, ça me tente. D'abord on entre chez eux, on sème le bazar dans leur famille, puis on vient les frapper, leur crier dessus et enfin, c'est le plus drôle, on torture devant les gamins. Ça vous à plu hein, avouez-le."

Il comprit alors à qui il avait affaire.

"L'hyn..."

"Et oui, bingo ! T'es un malin dans ton genre. Et je suppose que tu sais déjà ce qui va arriver maintenant. Je vais te torturer, autant qu'à souffert mon père, jusqu'à ce que ton cœur finisse par céder, ou s'il résiste, oh c'est simple, je te laisserai mourir de faim, de tes blessures, ouais, ça me semble honnête. Tu vas goûter à ta propre justice, c'est sympa non ?" Railla-t-elle.

Il ne répondit pas. Il n'était pas comme les autres ; trouillards. Non, lui, il avait au moins la décence de comprendre. Mais Nidalee le tortura sans le moindre sentiment, au même titre que sa victime l'avait fait par le passé. C'était purement professionnel. Ses seuls derniers mots avaient simplement été :

"J'espère qu'après tout cela tu trouvera la paix."

Étrangement, c'est ce qui se produisit. La jeune femme avait réalisé sa vengeance, sans laisser la moindre trace de culpabilité ou de regret : la vérité étaient morte avec ce village. La colère dans le cœur de la Si'Lura s'apaisa jusqu'à disparaitre. Elle avait souffert, ses parents avaient souffert, à présent les bourreau eurent souffert à leur tour. Tout était à égalité. Nidalee n'eut ni remord ni regret de ses actions. La justice humaine était aussi implacable que la sienne. Désormais pour Nidalee cela devrait être ainsi : Elle croyait en la Vie et la Mort et respectait l'un et l'autre. Il fallait un juste milieu. Les innocents devaient être venger et les coupable payer, tout simplement.

La suite de la vie de la jeune femme se fit comme elle l'avait désiré : Elle traversa le monde de part en part, afin d'aller à la rencontre de chaque peuple, de chaque être en souffrance. Elle apprit à connaitre et respecter chaque peuple, chaque coutume. Elle osa même s'aventurer dans les glaciers des Drows ou encore la cité céleste des Anges. L’accueil n'était pas forcément toujours accueillant mais elle n'en demandait pas plus que ce qu'on voulait bien lui accorder. Ce qui l'intéressait surtout était de venir en aide à chaque personne dans le besoin. Elle perfectionna son métier d'année en année, son savoir grandit, ses connaissances du monde, des gens, de chaque misère possible. Cela dura de très longues années ainsi. quinze, vingt, trente, quarante ans ? Impossible de le dire très clairement, sans doute même plus. Nidalee était tournée vers les autres, cherchant à donner son aide autant qu'elle le pouvait. Lorsqu'un crime était impuni elle faisait le nécessaire, lorsqu'une âme était en détresse elle lui venait au secours sans rien attendre en retour. Toute son existence entière était vouée à exécuter la justice la plus pure qui soit, du moins selon sa vision des choses.

Et puis il y eu cette guerre idiote entre deux peuples et cette peste dévastatrice. Durant cette période Nidalee restait en retrait, la notion de justice était brouillée lors d'une guerre : A qui pouvait-on rejeter la faute ? C'était leur problème, à eux de le résoudre. Mais c'est la peste qui affecta la jeune femme. Durant cette période ou n'importe qui pouvait être touché elle ne sorti plus sa lame du fourreau pour se consacrer à aider les gens à passer de vie à trépas avec le plus de douceur possible. C'est lors de la mort de son amie Elfique qu'elle fut le plus touchée par cette notion de mort imminente. Non pas qu'elle en ait peur elle-même, mais elle remit une nouvelle fois son existence, ses choix en question jusqu'à admettre que la mort n'avait rien de juste ou d'injuste, elle était impartiale. Tout ce qu'elle avait à faire était d'aider les malades à rejoindre la paix de l'âme, de pouvoir rejoindre les dieux en toute sérénité ou de rester sur terre pour renaître une nouvelle fois et ce faisant donnant une chance de survit aux nouveaux-nés à venir. Devant une telle catastrophe la population de chaque contrée avait chuté si grandement qui fallait que la Vie rééquilibre la Mort. Durant trois ans, jusqu'à ce que la peste ait totalement disparu, Nidalee se donna corps et âme afin d'apporter son aide.

Un nouveau souffle prit alors vie sur les terres. C'était le début de l'air des Guildes. Devant de tels massacres le monde entier était ébranlé. C'est à cette époque que Nidalee tomba folle amoureuse d'un Drow, amour qui était contre toute attente réciproque. C'était une première pour la jeune femme qui avait passé sa vie pour les autres : Les exclus de la société, ses parents, les victimes de la peste... Elle avait connu un tas de sentiments mais jamais celui-ci. Il s'appelait Naleck, c'était un traqueur et un grand guerrier. Sa peu était aussi sombre que ses cheveux étaient clairs et la jeune femme n'avait d'yeux que pour lui. Avec lui elle voulu enfin s'établir quelque part, sans plus chercher à voyager : Elle avait déjà parcouru le monde, elle avait tant vu, tant expérimenté qu'elle en était lassée. Alors elle élu domicile dans le royaume des esprits. Naleck avait fait d'un lui sinistre des glaciers un véritable cocon pour eux. Il disait que personne ne viendrait jamais ici, qu'ils ne seraient jamais dérangés.

Et puis il y eu cette guilde, la Nouvelle Aube, qui vit le jour. Au début Nidalee ne s'en était pas inquiétée, elle les voyait plus comme des idéalistes, mais lorsqu'ils prirent de l'ampleur ils se mirent à traquer les voleurs, les traqueurs, les assassins, chasseurs de primes... Ils firent assassiner tout ceux qu'ils jugèrent mauvais, certains en exemples. Le sang de la belle ne fit alors qu'un tour, elle ne pouvait pas laisser faire ça ! Naleck était de son avis, il fallait qu'ils aillent venir en aide à tout ces pauvres gens. Alors ils descendirent dans les terres et cherchèrent à sauver le plus de gens qu'ils purent. Ils ne réfléchirent pas, les seuls mots qui leur venaient en bouche était de leur dire de fuir vers les terres gelées, de trouver l'ancien temple dans les glaciers, d'y rester car ils seraient en sécurité là-bas.

Et puis il y eut ce garçon d'une vingtaine d'année, l'interlocuteur de Nidalee, c'était pendant la traque qu'ils s'étaient rencontrés. La jeune femme lui avait sauvé la vie alors que l'épée d'un Aubiste plongeait vers son cœur. L'homme fut surpris de voir une lame ressortir de son ventre, fauché par le sabre de la Si'Lura. Et ce garçon jura à Nidalee qu'il lui rendrait la pareille un jour, qu'il chercherait à la protéger lui aussi comme elle l'avait fait pour lui alors qu'elle ne le connaissait même pas. Elle n'eut pas le temps de protester qu'il avait disparu de son champs de vision. Cet homme allait alors devenir plus tard d'une grande importance pour elle...

La guilde de la Nouvelle Aube était redoutable et même le couple n'était pas hors de danger. Cela faisait un moment que la situation se faisait dangereuse pour eux, à tellement aider les "criminels" l'un d'eux commis une erreur, Naleck. Il s'était fait surprendre mais avait échappé à ses poursuivants. Il fallait qu'ils prennent les voiles au plus vite... Malheureusement ils n'en eurent pas l'occasion. Une nuit Nidalee se réveilla en sursauts par un craquement sinistre. Elle se redressa et sorti sans bruit de la chambre qu'ils occupaient, arme à la main, mais c'est avec un hoquet de stupeur qu'elle réalisa pourquoi il y avait une drôle de fumée, pourquoi elle toussait ainsi. La maison qu'ils occupait était en flammes ! Aussitôt elle accouru auprès de son compagnon et le réveilla en hurlant.


"Naleck ! Naleck ! La maison brûle ! On doit partir, tout de suite !"

Il se redressa vivement, tout sommeil l'ayant quitté d'un coup. Ensemble ils cherchèrent la sortie mais la maison était en proie aux flammes depuis trop longtemps, ils étaient cernés. Le couple courrait, tous les sens en alertes, Nidalee commençant à paniquer. Elle revoyait la mère brûler sur ce bûcher... C'était à son tour maintenant ? Ces Aubistes étaient la nouvelle génération des monstres de son passé. Elle paniqua complètement, n'arrivait plus à faire le moindre mouvement, figée d'effroi.

"Nidalee, viens ! Il ne faut pas rester là !"

Mais elle n'y arrivait pas, et puis il y eut à nouveau un bruit sinistre. Le plafond s'écroulait, une poutre, tout était confus dans sa tête. Elle reçut un choc à la tête et s'écroula au sol, inconsciente. Lorsqu'elle reprit à nouveau ses esprits elle se trouvait à l'extérieur, une ombre au dessus d'elle.

"Naleck ?..." lança faiblement la jeune femme.

"Je suis tellement désolé... Je n'ai pas pu le sortir de là, il était inconscient, sous un tas de débris, je n"ai pas pu le tirer de là mais toi... J'ai réussi à libérer ta cheville, je t'ai portée jusqu'ici mais... J'ai pas pu y retourner, tout s'écroule, il y a trop de flammes..."

Nidalee reconnaissait cette voix, c'était celle du garçon qui lui avait fait une promesse. Mais les mots traversèrent son esprit et elle se mit à crier le nom de son amour en se débattant, répétant qu'il fallait le chercher, qu'ils pouvaient encore le sauver. Son sauveur la tenait fermement dans ses bras, lui chuchotant des paroles rassurantes, la berçant... Elle fini par sombrer à nouveau dans l'inconscience, son esprit trop meurtri pour supporter quelques instants de souffrance de plus.

Les deux êtres s'enfuirent de ce lieu maudit. Nidalee s'était murée dans un silence profond pendant des semaines, prononçant à peine un mot lorsque c'était nécessaire. Elle ne comprenait pas pourquoi cet homme l'avait sauvée ni pourquoi il ne la quittait pas, se comportait comme un garde du corps, un protecteur à son égard. Mais, petit à petit, à s'ouvrit à nouveau, ils apprirent à se connaitre, se respecter. Un soir, alors qu'ils partageait un repas devant un feu de bois, elle sembla avoir retrouvé toute sa force de caractère.


"S'en est trop. J'ai mûrement réfléchi, cela doit s'arrêter, maintenant. Je ne comprendrais sans doute jamais pourquoi tu t'es ainsi attaché à moi, mais j'ai confiance en toi alors je vais te confier une promesse que j'ai fais jadis à un très vieil ami : A partir de maintenant je vais changer le monde. Cette Nouvelle Aube veut faire sa loi ? Très bien, mais on ne se laissera plus jamais faire. Ils ne nous extermineront pas, on ne va pas se laisser faire. A partir de maintenant je vais lever ma propre armée, fonder ma propre guilde. Algos. C'est ainsi qu'on nous connaitra, par ce simple mot signifiant Douleur, parce qu'on à trop souffert et c'est à leur tour de crier d'agonie. Et tu vas m'aider. J'ai de très nombreuses connaissances, on les contactera, on va tous se rassembler, on va fonder la plus grande rébellion jamais connue à ce jour. Dorénavant ce ne sera plus nous qui trembleront de peur devant les représailles mais eux. Parce que nous, on n'aura de lois que les nôtres, pas de pitié. On fera marcher les Démons à nos côtés, qu'ils retrouvent leur légitimité en ces terres. Plus jamais, jamais nous n'aurons à souffrir, à être seuls, non, jamais."

C'est cette nuit qu'est née la guilde Algos. Les règles furent établies peu après, le cercle des recruteurs également : C'était tous des connaissances chères à Nidalee, des personnes fiables. Petit à petit chaque être dans le besoin pu se réfugier dans cette guilde, la guilde de la nouvelle Aube rageait, elle, devant cette difficulté inattendue. Le protecteur de Nidalee avait fait énormément pour elle, pour la guilde, c'est lui-même qui avait eut l'idée de ne jamais dévoiler son identité, de la faire apparaitre à sa guilde que sous une forme de grosse panthère noire et jamais sous son vrai visage. Seuls les membres les plus anciens et les plus proches d'elle connaissaient son identité. Très vite, Nidalee se rendit compte de la foi sans limite qu'ils avaient pour elle. Lors d'une tentative de pouvoir ce sont eux qui se sont interposés directement et châtié sans sentiment les malotrus. Un respect mêlé de crainte est alors apparu au sein des membres de la guilde. Avec le temps leur chef fut unanimement respectée, adorée, obéie. Cela prit du temps mais une hiérarchie fut mise en place dans le seul but de ne laisser aucune faille. Au fin fond des glaciers du royaume des esprits, une guilde invisible, impitoyable et soudée s'était formée.

***

- Voilà, tu sais tout de moi à présent, tu connais mieux que personne d'autre qui est la femme que tu as devant toi, qui est ta chef. Puis-je compter sur toi pour devenir mon Bras-droit, après toutes ces années ?
- J'en suis parfaitement honoré, Shanarya L'hyn, et j'en porterai le secret dans ma tombe. Je serai pour toujours le protecteur dévoué d'une si grande dame, je vous en fait la promesse, je ne permettrais plus aucun mal à votre égard.
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Nidalee, femme de l'Ombre
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